Le brame du cerf se fait entendre dans la forêt. Je devais donc aller écouter observer et tenter quelques photos. Les difficultés sont nombreuses : animaux avec une excellente ouïe et un odorat développé, déplacements incessants des mâles suivis des biches du harem et des prétendants, peu de dégagements et pénombre dans les sous-bois. Les premières photos sont plus à interpréter qu’à contempler. Derrière les branchages à gauche, un jeune cerf aux bois peu développés et en arrière plan, un coup de lumière sur l’épaule l’oreille et la ramure d’un grand mâle.
A force de suivre un mâle sonore, j’ai pu assister à la déroute d’un prétendant. Il s’est d’abord secoué les oreilles pour chasser le stress – essayez, ça marche – puis a traversé un clairière de fougères en mâchonnant quelques herbes. Il a fini par me voir et a détalé, entraînant le reste de la troupe avec lui.
Plus loin et plus tard, j’étais à l’affût au-dessus d’une coupe dans la forêt et un grand mâle, peut-être lui aussi chassé par un autre, est passé quelques secondes avant de disparaître dans la forêt. Pour information, l’étendue de la ramure progresse avec l’âge mais le nombre de pointes ou cors ne donne pas l’âge. Les mâles ont une taille moyenne de 1,40m au garrot et un poids de 120 à 200 kg.
Dans la même coupe, plusieurs chevreuils sont passés, loin et vite.
Les Buses variables sont en migration d’automne (photo de gauche) et un rapace assez ressemblant passe également, la Bondrée apivore (2 photos de droite).
Toujours très haut dans le ciel, ce rapace me semble être un Autour des palombes, immature selon les rayures sur le corps.
Les haies, les buissons et le point d’eau du Troubois sont très calmes et il y a peu de variétés d’oiseaux : quelques Orites ou Mésanges à longue queue …
La semaine précédente se terminait sur un Martin pêcheur occitan, celle-ci s’ouvre sur un Martin pêcheur savoyard, vu à la réserve du Delta de la Dranse, malheureusement de loin.
D’autres oiseaux ont été moins farouches, comme cette Sittelle torchepot, concentrée sur sa recherche de nourriture puis sur ses tentatives de briser une coque de noisette. La technique consiste à transporter la noisette puis à la coincer dans une fente d’écorce et enfin de frapper du bec jusqu’à percer la coque. Il faut de temps à autres replacer la noisette pour qu’elle ne bouge pas.
Hypolaïs, polyglotte ou ictérine, tel est le nom de ce bel oiseau.
Et ce petit là, c’est un Serin cini.
Ceux là sont plus gros et plus voraces, même si la proie capturée par le dernier est minuscule. Ce sont les Grands cormorans.
Du Héron cendré, passant devant mon objectif.
Passons aux insectes, avec un mâle d’Aeschne mixte …
… un grand papillon, le Flambé. L’extrémité du bas des ailes est malheureusement déchirée. On devine encore un peu de la tache bleue qui orne cette partie …
… et un autre papillon, le Morosphynx, qu’on voit parfois butiner les fleurs en surplace comme un colibri.
Voici à nouveau des photos glanées entre Lugrin, les environs de Toulouse et la Charente Maritime.
Dans toutes ces régions les Gobemouches noirs sont présents et leurs photos sont rassemblées. Comme l’indique leur nom, ces oiseaux capturent des insectes, au sol ou en vol dans des figures parfois acrobatiques.
Un oiseau vu en Charente Maritime, la Linotte mélodieuse, femelle.
Un autre oiseau vu en Charente maritime, une Hypolaïs, peut-être « polyglotte ». C’est malheureusement la longueur des plumes des ailes qui permet de distinguer l’Hypolaïs polyglotte de l’Hypolaïs ictérine.
En région toulousaine, quelques Tariers pâtres se sont montrés méfiants et je n’ai pu les photographier qu’à distance. Le mâle a la tête noire et la femelle est plus neutre.
Ce mâle de Bruant zizi a été plus coopératif.
En passant dans les champs moissonnés, j’ai soulevé des nuées de papillons orangés aux antennes plumeuses mais je n’ai pu leur donner un nom. Je suis arrivé aux genres Anania ou Pyrausta mais ça ne colle pas bien.
Retour à Lugrin avec le passage des Buses variables en migration …
… tout comme ce Milan royal, un jeune de l’année d’après le plumage vu de dessus, dont la queue a perdu quelques plumes.
Quelques autres oiseaux lugrinois, Chardonneret élégant …
… Pouillot véloce …
… Mésange huppée …
… et Pic épeiche.
Un Chamois rencontré dans le massif de la Dent d’Oche présente une déformation curieuse de sa corne droite, tournée vers l’extérieur et fourchue. Si je le croise à nouveau, il sera facile à reconnaître.
Sur l’alpage de Trépertuis, une petite créature bondissante a laissé peu de temps d’immobilité pour les photos. Une Hermine en pelage d’été. Elle deviendra blanche, avec toujours la pointe de la queue noire, pour son pelage d’hiver.
Et maintenant , je raconte une chasse au Martin-pêcheur, dans les environs de Fonsorbes, au sud-ouest de Toulouse. La route, très fréquentée, franchit le ruisseau Le Touch et j’avais déjà aperçu la flèche bleue du Martin-pêcheur sans pouvoir en faire de photos. J’ai décidé de m’atteler à la tâche, en prenant mon temps, malgré la forte chaleur. Stationné à l’étroit entre le rail de sécurité et le garde-corps, j’ai tout de même très vite vu passer un oiseau. Photos décevantes.
Après un bon moment à supporter le passage incessant de voitures et camions dans mon dos, je suis allé explorer les quelques points accessibles d’une des berges. Nouvelle déception, passages trop rapides pour déclencher et trop espacés dans le temps pour occuper ma patience. Je me suis rabattu sur des libellules, lointaines, du genre Calopteryx.
Plus tard, c’est un bourdon venu butiner des fleurs, qui a déclenché le mouvement d’une araignée. Je ne sais pas si elle est partie en vol à bas coût ou si elle est restée sur ses fleurs.
Il y avait un passage, d’amont en aval ou inversement, à peu près toutes les quinze minutes et j’ai soupçonné la présence de deux Martins-pêcheurs. Les qualités de photo sont restées médiocres mais j’ai eu la preuve des deux oiseaux.
Lassé tout de même par l’attente peu fructueuse et la présence de moustiques, je suis remonté sur le pont, alors moins exposé au soleil. Encore un peu de patience et un oiseau est venu se poser dans un buisson pour des tentatives de pêche. Encore trop éloigné.
Au moment où j’allais remballer mon appareil et reprendre mon vélo (écolo!), un Martin-pêcheur est venu à moins de 10 mètres du pont. Perché sur une tige, il a guetté le ruisseau et plongé à plusieurs reprises, sans succès, avant de partir explorer un autre lieu. Trois heures bien récompensées et qui prouvent que les lieux les moins sauvages recèlent des trésors de nature.