2022-04-24

Voici une série de photos prises en Charente maritime, plus précisément autour de Saint-Jean d’Angely. La faune est riche et assez facilement visible dans les grands espaces cultivés. Ce n’est pas pour autant facile de photographier, les animaux restant au loin, sauf quelques rares exceptions.

Et voici la première : l’œil était dans le pré et regardait l’objectif (d’après V. Hugo, pas naturaliste pour deux sous lui). Mais l’œil de qui ?

Les lièvres étaient nombreux, autant dans les cultures que dans les champs retournés. Les huit dernières photos sont celles d’un lièvre qui ne m’a pas vu et qui s’est approché de là où je m’étais agenouillé – sur des petits cailloux douloureux – en s’arrêtant à chaque fois qu’il entendait le déclencheur, jusqu’à quelques mètres. Quand il m’a enfin vu, il est parti ventre à terre à travers le champ.

Les chevreuils sortent généralement à l’aube ou au crépuscule mais on peut en voir dans la journée si l’environnement est très calme.

Cette tour en ruine est en fait ce qui reste d’un moulin. Comme une tour de Babel, elle abrite de nombreux oiseaux. On voit à droite un Etourneau sansonnet, au centre prêt à se poser un Choucas des tours et à droite dans la paroi juste au-dessus du lierre, un Faucon crécerelle. A priori un symbole de paix inter-espèces.

Les trêves sont fragiles et l’approche d’un Milan noir mobilise les Choucas des tours pour éloigner l’intrus.

Un peu plus loin, une brève querelle a contraint un Faucon crécerelle à abandonner le terrain à un Busard cendré en chasse.

Busard cendré dont le mâle est gris et noir, comme le Busard Saint Martin. Mais le Busard cendré a une barre noir au-dessus de l’aile et deux au-dessous. Simple, n’est-ce pas ? C’est un rapace qui patrouille les champs à la recherche de rongeurs en volant entre 3 et 6 mètres de haut.

Les femelles sont colorées en brun, avec un sourcil plus clair. Cette femelle est « marquée » par des petits morceaux de plastique qui permettent d’identifier un oiseau sans le capturer. Le code est composé de deux couleurs sur chaque aile, ici orange-orange / orange-pistache. J’ai rempli un formulaire d’observation sur busards.com et reçu, avec des remerciements, une fiche indiquant le baguage non loin de Niort en juillet 2021 d’une femelle âgée de plus de deux ans, puis une ponte de trois œufs qui ont donné trois jeunes à l’envol. Sympa !

Derniers rapaces de la série : les Faucons crécerelle, dont l’un qui loge dans la ruine du moulin.

Sur la ruine du moulin mais aussi dans les façades des églises, notamment à Aulnay, les Choucas des tours ont une allure assez amusante avec leur tête grise et l’œil clair. Sur la dernière photo, on voit un ou deux becs, des oisillons ? au fond du trou.

J’ai un faible pour les Alouettes des champs et leur folie qui consiste à signaler leur territoire en montant dans le ciel jusqu’à devenir invisibles, tout en chantant à gorge déployée avant de se laisser tomber comme une pierre pour retourner au nid, posé au sol.

Parmi les oiseaux abondants, il y a les Bergeronnettes grises …

… les Chardonnerets élégants…

… les Hirondelles rustiques…

Voici maintenant quelques oiseaux moins fréquents, tout au moins pour l’observateur que je suis. Un mâle de Bruant zizi…

… une Linotte mélodieuse, femelle…

… un Tarier pâtre, femelle…

… un Bruant proyer, je crois …

… et un Traquet motteux, mâle.

Une première observation pour moi, malheureusement très brève, un Oedicnème criard. pour satisfaire votre éventuelle curiosité, voyez le lien https://www.oiseaux.net/oiseaux/oedicneme.criard.html

Autre première, tout aussi brève, deux petites chouettes, Effraie des clochers, que j’ai surprises dans la ruine du moulin et qui ont fui au dessus des cultures.

Dans des zones humides, marécageuses en hiver et cultivées en été, il y a les échassiers habituels, comme les petits Hérons garde-boeufs …

… les « moyennes » Aigrettes garzettes aux pattes jaunes …

… et les Grandes aigrettes – pas photographiées hélas – ainsi que les grands Hérons cendrés.

La Cigogne blanche, symbolique de l’Alsace pourrait aussi symboliser les Charentes.

Dernière photo, l’individu mystère. Je ne suis pas capable de mettre un nom sur cette tête mais tant pis.

2022-04-17

C’est la dernière photo de Milan noir dans les fleurs de cerisier, elles sont maintenant toutes fanées.

D’autres oiseaux, dont les Pinsons des arbres, sont venus poser dans le même genre de décor puis dans d’autres arbres.

J’avais présenté le 20 mars la construction du nid des Orites, puis le 27 j’avais mentionné le calme autour du nid, pensant à la couvaison. Maintenant, le nid semble être partiellement décroché et il n’y a toujours aucun mouvement autour. Y a t’il eu prédation ?
Heureusement, il y a d’autres oiseaux de l’espèce et une nouvelle nichée sera mise en route.

D’autres oiseaux se sont lancés dans la construction des nids, comme cette Corneille noire.

Le Héron cendré transporte des branchages bien modestes par rapport à son envergure.

Pas de construction de nid mais une rencontre peu fréquente dans les alentours de Lugrin, le Rougequeue à front blanc, revenu de migration. Le mâle a bien une barre blanche sur un front noir, pas la femelle qui a par contre de très belles couleurs.

Migration aussi pour le Geai des chênes, dont on voit passer des bandes de cinq à trente oiseaux. C’est un migrateur partiel, certains restant toute l’année et d’autres accomplissant de grands déplacements jusqu’en Scandinavie.

La migration des rapaces se poursuit, avec toujours des passages de Milans, noirs ou royaux, parfois mélangés dans une ascendance.

Une Buse variable, probablement locale, a fait une démonstration de piqué soit pour une chasse soit pour une parade, je n’ai pas vu la suite de ces trois figures.

Le Faucon crécerelle migre également. On distingue les oiseaux « locaux » des migrateurs à leur vol : les oiseaux en migration ont généralement un vol presque rectiligne, décidé. Il n’y a pas de temps à perdre mais un but à atteindre.

Retour de migration aussi pour les Hirondelles rustiques.

Quelques oiseaux de bord de lac : un Grand cormoran …

… et des Harles bièvres.

Retour plus haut dans les prés. Parmi les adeptes du point d’eau, il y a cette année de nombreux Serins cini, uniquement des mâles sur ces photos.

Chez les Fauvettes à tête noire, la femelle prend son bain alors que le mâle s’adonne à des acrobaties pour boire sans se mouiller les pattes.

Chez les Verdiers d’Europe aussi, la femelle n’hésite pas à se baigner tandis que le mâle lance des trilles depuis la cime des arbres.

Voici un petit insecte velu que l’on voit parfois butiner des fleurs en faisant du sur-place : le Bombyle. Il en existe plusieurs espèces, que l’on distingue par les taches sur les ailes ou la présence de poils à l’arrière des ailes.
Les larves de Bombylius sont parasites des larves d’Abeilles solitaires (Collètes, Andrènes, Halictes…). Les femelles Bombyle pondent en vol, elles laissent tomber leurs œufs près des nids d’Abeilles dans lesquels les larves de premier stade vont entrer. Elles s’y nourriront des réserves de l’hôte puis de ses larves, avant de se nymphoser.
source : http://www.demons-et-merveilles.fr/galeries/dipteres/pages/bombyle2.html

Dans la grande famille des argus, voici Celastrina argiolus, l’Argus à bande noire. C’est la première génération de l’année, une deuxième de coloration plus soutenue apparaîtra en juillet-aout.

Pour terminer, un Ecureuil roux a fait une partie de cache-cache avant de bondir pour trouver un lieu plus calme.

2022-04-10

Cette semaine a été marquée par plusieurs petits bonheurs : oiseaux très proches et oiseaux peu fréquents.

Le froid ayant fait son retour, j’ai répandu dans le jardin des graines de tournesol qui restaient de mes stocks de nourrissage d’hiver, ce qui a attiré de nombreux passereaux. En premier les Pinsons des arbres, qui sont aussi présents au point d’eau.

Parmi les pinsons, un oiseau plus coloré s’est présenté : un mâle de Pinson du Nord.

Au point d’eau et aussi dans le jardin, ce sont les Serins cini qui sont venus colorer l’ambiance. Mâle jaune vif, femelle plus terne.

Dans un buisson, une Mésange nonnette à la recherche de nourriture s’est approchée sans me prêter attention.

Au point d’eau, les Mésanges bleues au bain sont irrésistibles.

Voici une Orite à longue queue qui carde un petit paquet de fibres pour garnir son nid.

Il y a ces jours-ci beaucoup de passage de Rougequeues noirs, mâle en dernière photo.

La plupart du temps chez les Fauvettes à tête noire, ce sont les mâles qui sont le plus visibles. Pour une fois, une femelle a fureté dans les ronces sans trop se cacher.

La Grive draine par contre a tenté de se cacher mais en me surveillant du coin de l’oeil tout de même.

Le Merle à plastron, ici un mâle, est peu fréquent dans les alentours de Lugrin. C’est donc un plaisir d’en voir un, même à travers la végétation.

Autre oiseau vu à travers les branches mais pas une rareté, un Geai des chênes.

Autre corvidé, la Corneille noire, omniprésente des rives du lac jusqu’à la limite supérieure de la forêt en montagne. Le transport de brindilles pour la préparation des nids se voit souvent mais le prélèvement délicat d’une branche verte est moins fréquent – dernière photo.

Du côté des rapaces, je croise régulièrement des Buses variables perchées mais moins souvent posées dans un coin sombre de forêt.

Le Milan noir maintenant bien installé pour ses quartiers d’été offre des attitudes poético-bucoliques et de belles attitudes de vol .

Le Milan royal passe, sur sa route migratoire, parfois contrarié par la présence d’un Epervier d’Europe qui n’hésite pas à taquiner ces grands rapaces.

Au bord du lac, un couple de Harles bièvres en grande discussion, peut-être au sujet de la coiffure de madame ?

Fin de cet épisode avec deux oiseaux en vol, un Goéland leucophée adulte …

… et un Héron cendré.

2022-04-03

Cette semaine, qui a débuté par beau temps sec et chaud, se termine par un épisode de neige qui va perturber un peu la faune et la flore.

Mais, en début de semaine, j’ai pu observer quelques quadrupèdes. Tout d’abord une compagnie de sangliers, déjà photographiés la semaine précédente. Mon chien passe au-dessus d’un épais roncier et les flaire, ce qui provoque leur départ. Si je me poste au-dessous du roncier, je les vois, c’est aussi simple que cela. Il y a toujours un adulte en début de groupe, puis viennent les jeunes, de l’année dernière je pense. Il n’y a pas encore de marcassins.

Ensuite quelques chamois. Le premier a été pris à la suite d’un affût en forêt. Ensuite, la petite troupe à la file indienne est partie dans un pierrier où j’ai fait rouler quelques cailloux. Je me suis immédiatement couché au sol, ce qui a calmé la fuite mais ils ont tout de même changé de pâture. Comme chez les chevreuils, le niveau de stress des chamois se manifeste par les poils de l’arrière train plus ou moins hérissés.

Derniers quadrupèdes : deux biches, couchées à l’abri de buissons plus bas dans le pierrier.

Les chamois et biches étaient en montagne -sous la falaise des Mémises, pour ceux qui connaissent. Le beau temps était aussi favorable aux oiseaux, résidents ou migrateurs.

Cette petite hirondelle brune à la gorge claire est l’Hirondelle de rochers.

Autre habitant des falaises, le Faucon pélerin, reconnaissable à son « casque » noir. Il y a eu un vol nuptial de deux oiseaux, lointains hélas, avec pirouettes et prises de serres.

La montagne donne l’occasion de voir certains oiseaux d’au-dessus, comme cette Buse variable, planant dans la vallée de Bernex.

La frustration de cette journée a été provoquée par ce rapace qui a surgi dans mon dos et que je n’ai donc pu photographier qu’après qu’il m’ait survolé : Aigle royal, individu de deuxième année d’après les taches blanches sous ses ailes.

Fort heureusement, il n’y a pas que des frustrations, il y a aussi des observations exceptionnelles de proximité. Ceci est l’Accenteur alpin, très absorber à chanter – discrètement, le bec fermé, seule la gorge bougeant.

Le Pic noir, mâle, est éloigné mais je suis tout de même satisfait de l’avoir aperçu.

Le Mésange huppée est plutôt forestière. Celle-ci picorait de minuscules insectes dans les bourgeons.

Je me suis aussi rendu un autre jour au Hucel, 970m, site de comptage des migrateurs. Voilà ce qu’on y voit à certains moments : chaque tache est un rapace qui approche. Les courants ne sont pas toujours favorables et les oiseaux passent parfois hors de portée d’objectif. Les ornithologues sont équipés de jumelles et de longues vues puissantes.

Voici tout de même un Milan royal, aux couleurs caractéristiques.

Parmi ces deux oiseaux, le plus petit est un Epervier d’Europe. L’autre a provoqué des avis divergents : épervier ou autour ? Les débats m’ont rassuré, ce n’est pas facile de distinguer ces deux espèces.

Distinguer ? Voici deux photos qui vous permettront désormais de différencier le Grand corbeau de la Corneille noire : forme du bec, forme de la queue. En plus, l’envergure du Grand corbeau est celle d’une Buse variable.

Autour de Lugrin, voici les oiseaux habituels. Tout d’abord le Pouillot véloce…

… la Fauvette à tête noire, mâle …

… le Rougequeue noir …

… le Verdier d’Europe …

… le Pinson des arbres, femelle …

… et un Rougegorge familier, haut perché.

Les Milans noirs, au chaud en début de semaine, ont débuté les accouplements chez les couples qui se sont retrouvés en revenant de migration. En fin de semaine, ils ont dû affronter la neige, qui a refroidi tous les élans.

Il reste à espérer que le gel attendu dans la nuit de dimanche à lundi ne soit pas trop violent.