2020-04-26

Un des effets secondaires du confinement, c’est que je connais beaucoup mieux mon jardin et ses occupants.

La migration des geais se poursuit …

… mais en observant depuis mon balcon, j’ai repéré deux oiseaux occupés à une tâche de sédentaires : la collecte de brindilles pour la fabrication du nid. En continuant à observer, j’ai vu quelques autres occupations, dont le partage de nourriture dans les branches d’un sorbier – malheureusement pas photographié. Les oiseaux, qui sont passés d’une cytise à un boule de neige puis un pommier et enfin dans le cognassier, sont très photogéniques.

Le geai est un animal très observateur, farouche et toujours aux aguets. Ceux que j’observe depuis le balcon se sont peu à peu habitués à ma présence avec le téléobjectif mais restent à plus de 10-15 mètres. Pour obtenir les photos suivantes, à une distance de moins de 5 mètres, au point d’eau dans les paturages, il m’a fallu plusieurs heures de patience, assis sans bouger sous mon filet de camouflage pendant les tentatives d’approche des oiseaux. Le résultat en valait la peine.

Un autre très bel oiseau, discret et farouche, m’a gratifié de son passage, le temps de prendre quelques images : le Bouvreuil pivoine, mâle.

C’est difficile aussi d’approcher la Bergeronnette grise sauf quand elle se concentre à la recherche de larves dans la boue.

Le Pinson des arbres, mâle, est aussi méfiant mais la présence de moineaux a peut-être distrait son attention et il n’a pas filé en entendant le déclencheur.

Comme d’habitude, d’autres oiseaux sont passés pour m’aider à patienter.

Un autre chardonneret est venu juste sous le balcon se percher quelques instants dans un pommier.

Les Pies se pourchassent en jacassant, probablement pour constituer des couples.

Les Cygnes tuberculés, sur le lac, en font autant avec de grands battements d’ailes sonores.

Les Corneilles noires, habituellement bruyantes ont maintenant un comportement très discret pour ne pas attirer l’attention sur leurs nids.

En allant vérifier l’occupation d’un des nids de Milan noir, je me suis fait contrôler par un oiseau venu se poser juste au-dessus de moi.

Voici quelques insectes, pour changer de sujet.

J’ai trouvé une exuvie de grillon, c’est à dire l’enveloppe vide de l’animal, avant de voir l’animal lui-même. Les insectes subissent des mues et ils « grandissent » en déchirant leur enveloppe derrière la tête. Le grillon aurait une dizaine de mues avant de parvenir au stade adulte.

Une seule image au piège photo cette semaine. La surveillance de deux nichoirs pour oiseaux de nuit, installés depuis plusieurs années, n’a donné aucune photo donc pas d’occupants… Le piège, remis sur une piste, a capturé plusieurs fois le chevreuil mais seule une image est valable.

2020-04-19

Confinement oblige, j’ai procédé à des tests de règlages pour prendre les oiseaux en vol. La migration des geais, avec des groupes de 5 à 30 oiseaux qui se succèdent devant mon balcon, a fourni de nombreuses occasions d’essais. J’en ai aussi profité pour photographier un individu au repos.

Depuis le balcon aussi, j’ai pu observer un écureuil venu grignoter les tout jeunes cônes sur un sapin.

Toujours depuis le balcon, je vois les Milans noirs de tout le quartier qui planent, se chamaillent ou, comme la dernière photo, font leur vol nuptial.

Quand le couple est formé (ou re-formé, il paraît que les partenaires se retrouvent au retour de la migration individuelle), il y a accouplements…

… et dans le même temps, la reprise des nids des saisons précédentes, en commençant par la collecte des matériaux. Le Milan ne ramasse pas les branches au sol mais pratique le vol acrobatique au milieu des arbres et casse du bois mort au vol, même d’assez grosses branches.

Au nid, il y a tout d’abord l’agencement des branches et du décor (souvent des morceaux de plastique coloré). Ce nid, pourtant décoré avec soin, n’a pas tenu, probablement trop exposé aux vents.

Ensuite vient la ponte et il ne reste plus qu’à couver, en faisant profil bas pour ne pas attirer les prédateurs, dont font partie la martre et la corneille. J’ai maintenant repéré trois nids occupés autour de chez moi.

Et voilà, Milan noir et Corneille noire, partageant dans un rare moment de trève, le même arbre.

Les corneilles se livrent aux mêmes tâches que les autres oiseaux et préparent leurs nichées.

C’est en allant à la recherche de nids de Milans dans le bois qui longe mon jardin que j’ai fait LA rencontre de la semaine : une Martre des pins, qui ne m’a pas vu. Gros comme 4 fois un écureuil mais presque aussi agile, c’est un animal que je vois pour la première fois. La distinction d’avec la fouine, mise à part l’observation diurne, se fait à la tache blanche sous la gorge qui ne va pas jusqu’aux pattes et le liseré blanc sur les oreilles. Comme la fouine a déjà été prise en photo de nuit, au piège photo, j’ai la certitude d’avoir les deux espèces comme proches voisines.

Retour aux oiseaux plus communs avec une série d’une Sittelle torchepot qui m’a tourné autour, probablement à cause de la proximité d’un nid, que je n’ai pas trouvé.

Les autres oiseaux, habituels ou occasionnels.

Pourquoi l’appelle-t-on la Bergeronnette des ruisseaux ? Il suffit de regarder son environnement.

La rive du lac est toujours aussi paisible mais il n’y a pas de nouveauté à signaler. Pour l a première fois, j’ai vu un cormoran récolter des herbes aquatiques, sans doute pour garnir son nid.

Le Canard colvert est très commun. La tête du mâle passe du bleu au vert selon l’éclairage.

Un papillon dit « de nuit », Autographa gamma, dont la silhouette est censée le camoufler sur les écorces mais pas du tout sur les herbes.

Quelques habitants de mes rocailles, des Lézards des murailles. Leurs doigts et griffes sont impressionnants mais il faut bien ça pour grimper dans tous les sens.

Ma première observation d’orchidée de la saison. Les botanistes seront probalement offusqués de cette appellation trop générique mais la botanique n’est pas mon fort.

Des visiteurs pris devant mon piège photo : des sangliers et le renard à la queue mitée. Il me préoccupe parce qu’il a tout l’arrière train mité, peut-être la gale.

2020-04-12

Le calme printanier d’un arbre en fleur est soudain agrémenté d’un Milan noir.

La chaleur incite les lézards à sortir de leurs trous pour se chauffer au soleil.

Les écureuils courrent les arbres à la recherche de nourriture, pas encore très abondante : ils récupèrent des pommes de pins et des châtaignes de la saison précédente.

Si la Corneille noire a une allure paisible sur son perchoir, elle peut soudain partir en piqué pour chasser tout intrus de son territoire, surtout si c’est un rapace comme le Milan noir.

Milan noir qui, à ma connaissance, ne menace guère les corneilles et vit sa vie tranquillement, même si parfois il a des démangeaisons sur la joue.

L’occupation principale du Milan noir en ce moment c’est le réaménagement du nid de l’année dernière.

Et c’est la création du nid qui occupe la Mésange huppée, dans le tronc d’un sapin pourri. Ces petits oiseaux martèlent l’intérieur du tronc puis ressortent avec la sciure dans le bec pour la disperser plus loin.

Les Bergeronnettes des ruisseaux sont farouches alors, si elles préparent leur nichée, je n’ai pas encore vu de nid.

La migration du Geai des chênes bat son plein et il y a donc beaucoup plus de ces oiseaux visibles en ce moment, tant dans les arbres qu’autour des points d’eau.

Le Serin cini se place aux aguets dans les arbres avant d’aller boire au point d’eau.

Le Bruant zizi – dont je n’ai vu que le mâle – en fait autant. Son nom vient de l’onomatopée de son chant.

Les Fauvettes à tête noire sont nombreuses (mâle = calotte noire / femelle = calotte rousse) et partagent parfois leur flaque avec les moineaux ou un serin.

Des pouillots, je ne vois pour l’instant que le Pouillot véloce, aux pattes sombres.

Les Etourneaux sansonnets sont hyperactifs dans les arbres et dans les prés, avec probablement déjà des oisillons à nourrir, mais je n’ai pas encore repér de nid. Le mâle se distingue de la femelle, en plumage nuptial, par la base du bec bleutée.

Les Pinsons des arbres viennent boire, avec beaucoup de méfiance par rapport à d’autres oiseaux.

Un Chardonneret élégant est également venu au point d’eau mais sans diagner se tourner de face.

Autre individu isolé vu au point d’eau, un Verdier d’Europe mâle.

Le Merle noir mâle est celui que l’on voit partout. La femelle, brune, est toujours beaucoup plus discrète. Le jeune de l’année, roux et brun, est plus curieux que méfiant, il faut qu’il apprenne encore.

Parmi les rapaces migrateurs qui passent encore, un Epervier d’Europe à gauche et un Autour des palombes femelle à droite. La distinction entre les deux se fait surtout à la largeur des hanches…

La Buse variable migre aussi encore.

Au piège photo, le Renard roux à la queue mitée est venu au point d’eau, ainsi qu’un blaireau et un sanglier. D’avoir posé le piège devant le point d’eau m’a donné plus de 200 photos de merles et autres petits oiseaux venus boire. Je teste donc pour la semaine prochaine un angle différent et un autre réglage pour n’avoir que les gros animaux.

2020-04-05

Encore une semaine de confinement pendant que les oiseaux chantent, délimitent leur territoire ou se font la cour et commencent la construction des nids.

Une Buse variable s’est posée dans un arbre pour prendre un instant de repos mais a été délogée et poursuivie par une Corneille noire.

Pas besoin de quitter la maison pour admirer le ballet aérien des Milans noirs. Difficile de savoir si ce sont des querelles de territoire, des escarmouches entre mâles ou des parades nuptiales. Il peut y avoir jusque 6 oiseaux qui tournent ensemble et se croisent jusqu’à s’empoigner par les serres et tomber en chute libre jusqu’au ras du sol.

Mais d’autres Milans noirs s’occupent de collecter des matériaux pour garnir le nid. Sur la première photo, en grossissant, il me semble que l’oiseau transporte une bogue de châtaigne, le nid ne sera pas si douillet que ça …

Et voici ce que je pense être un nid de Milan noir, à surveiller jusqu’à ce qu’il y ait des occupants, pour en être sûr.

Un Milan noir est passé très près de mon balcon et m’a offert un gros plan rare.

Il y a encore quelques passages de Milan royal mais le pic de la migration semble être passé.

Du côté de la Buse variable, il y a encore du monde qui traverse le ciel, souvent trop haut pour de belles photos.

Sur les rives désertées du lac, il y a aussi pas mal d’oiseaux. Plusieurs Hérons cendrés attendent chaque jour le retour du pêcheur qui pose et relève ses filets comme d’habitude.

La Bergeronnette grise, comme le Rougequeue noir (F) s’activent à la recherche d’insectes.

Je fréquente régulièrement les rives du lac mais c’est la semaine dernière que j’ai observé pour la première fois le Grèbe à cou noir. Et j’ai revu une petite troupe à nouveau cette semaine. Est-ce une conséquence heureuse de la grande quiétude des rives ces jours-ci ? L’étonnante couleur de l’oeil est réellement celle-ci, il n’y a aucun bricolage photographique !

Les arbres n’ayant pas encore leur feuillage, les petits oiseaux sont encore assez faciles à voir et à photographier. Le Tarin des aulnes et le Verdier d’Europe sont mes premières observations de cette saison.

Le manque de feuilles permet aussi d’apercevoir parfois un écureuil

Au sol viennent les premiers papillons et autres butineurs. Celui-ci se nomme le Satyre et en latin Lasiommata megera. Pourquoi de tels noms pour un insecte joli et inoffensif ?

Un spécialiste du vol stationnaire pendant qu’il pompe le nectar avec sa longue trompe, le Grand Bombyle. Il y en a souvent plusieurs sur un même massif de fleurs dans mon jardin. C’est un insecte diptère (deux ailes) comme les mouches. La femelle du grand bombyle pond ses œufs en volant à proximité des entrées des galeries souterraines des nids de certaines abeilles sauvages et guêpes. Après éclosion, les larves se dirigent dans le nid de leurs hôtes pour se nourrir de leurs oeufs ou larves.

Une « abeille » charpentière, le Xylocope violacé ou Xylocope irisé, vu la coloration des ailes. Ce sont de gros insectes (3 à 5 cm), solitaires, qui se nourrissent de nectar de fleurs et pondent leurs oeufs dans du bois dégradé.

Avec le piège photographique, j’ai essayé deux nouveaux positionnements. Des traces de passage en dehors de mon terrain m’ont incité à tenter le coup sur la piste. Ensuite, je suis allé poser le piège au bord d’une mare, aussi marqué de nombreux piétinements. Et quelques visiteurs du quartier.