2019-05-26

Je commence la semaine avec un oiseau pensif qui admire, comme moi, la tombée du jour par un ciel pluvieux puis une orchidée – c’est plus gai – peut-être un Orchis militaire, avec ses fleurs casquées au-dessus des pétales en forme de petit bonhomme.

Ensuite viennent deux papillons du genre Argus. La 2 et la 3 sont du même individu.

Comme je suis allé me promener dans la réserve du Delta de la Dranse à l’heure de l’ouverture, 8 heures, j’ai pu voir deux Hérons cendrés faisant la grasse matinée : perchés sur une patte et la tête rentrée sous une aile.

Les Grand cormorans étaient déjà actifs, allant et venant entre l’eau et la cime des arbres, et certains perchés au-dessus de leur nid. C’est étonnant de voir que les populations de cormorans augmentent sans cesse alors que les nids sont de vagues entassements de branches mortes dans les fourches d’arbres plutôt cassants comme les trembles ou les aulnes.

Une rencontre sympathique, le Goéland cendré, que je vois pour la deuxième fois seulement. C’est un oiseau discret et assez rare comparé au Goéland leucophée qui crie tout autour du lac. Le premier indice qui le distingue est l’absence de tache rouge sur le bec.

Ce Goéland cendré restait paisiblement au pied des ilots envahis de Mouettes rieuses (ci-dessous) qui tournent au-dessus des nids en criant sans cesse, un vacarme assourdissant.

J’ai pu prendre d’assez près ce Foulque macroule. L’oiseau n’est pas particulièrement beau, plumage noir, oeil rouge et caroncule blanche sur un bec rosâtre, mais je suis fasciné par les pattes vertes « feuillues » et non palmées comme les canards.

Dans les roseaux, encore quelques Verdiers d’Europe …

… ainsi que quelques Etourneaux sansonnets …

et encore un Rousserolle effarvate.

Deux Corneilles noires en discussion en fin de journée.

Au chapitre des habituels, une Mésange à longue queue, un Rougegorge familier, une Fauvette à tête noire mâle ainsi qu’un Rougequeue noir mâle avec une proie pour sa nichée, que je n’ai pas repérée.

Encore un Grimpereau des bois, qui collecte des proies pour une probable nichée que j’aimerais bien observer aussi.

J’ai trouvé un rassemblement de Milan noirs, plus d’une dizaine. Est-ce que ce sont des oiseaux qui n’ont pas trouvé de partenaire pour nicher ? Je vais essayer de trouver l’information sur Internet. Par contre le Milan noir nicheur que je surveille est toujours présent dans son nid. On devine son dos, malgré le feuillage qui devient plus dense de jour en jour.

Et la série se termine sur les Chouettes hulottes. J’avais pensé en photographiant les petits que la lumière leur donnait une couleur tantôt grise et tantôt brune. Mais quand j’ai pu prendre un cliché des deux en même temps, il y a bien un petit gris et un petit brun… Ce sont des jeunes très curieux qui m’observent avec attention pendant que je les cherche et que je règle mon appareil. Il y en a un (photo 7) qui fait vivre pleinement l’expression « regarder par en dessous ». L’adulte (photos 8,9 et 10) reste farouche et distant.

2019-05-19

La direction de Lugrin, s’il vous plaît ? C’est par là ….
Ce sont deux Hirondelles rustiques, femelle à gauche et mâle à droite : les « filets », longues plumes de la queue, sont caractéristiques du mâle.

La semaine dernière, il y avait des oiseaux transportant des matériaux pour leur nid.
C’est probablement ce que faisait ce Grimpereau des bois. Il diffère un peu du Grimpereau des jardins présenté il y a quelques semaines, par le soucil blanc marqué, par l’ongle postérieur long (difficile à voir même sur une photo), par des motifs particuliers du plumage mais surtout par le chant, quand il veut bien produire un son…

Il y a ceux qui transportent et il y a ceux qui lâchent. Ce Milan noir a fait passer un objet de ses pattes à son bec puis l’a lâché : pas à son goût, pas comestible, pas utile pour son nid ? Le nid est un entassement de branches, agrémenté de quelques bouts de plastique coloré. La photo est fortement agrandie pour montrer l’oiseau nicheur, donc bientôt des poussins à observer …

Un autre nid, de Sittelle torchepot. Les poussins ne sont pas encore visibles, sur la deuxième photo, c’est un adulte qui contrôle s’il peut sortir sans risque. La preuve qu’il y a des poussins, c’est bien sûr que les adultes entrent avec des proies dans le bec mais aussi qu’ils sortent avec un sac fécal (photo 3). Les déjections des poussins sont enveloppées de mucus, que les adultes peuvent évacuer facilement pour maintenir le nid propre.

La Chouette hulotte, quasiment invisible tout le reste de l’année, est à cette saison une rencontre régulière dans les bois. Les poussins sont très rapidement hors du nid et passent la journée dans les branchages en grinçant des appels pour du ravitaillement, de jour comme de nuit. Comme les adultes sont là, les petits vont bientôt être visibles, du moins je l’espère.

Ceux-là ne sont pas encore prêts à nicher : ce sont les premières Pie-grièche écorcheur que je vois cette saison et seulement des mâles avec le masque de cambrioleur caractéristique. Il faut encore que les femelles reviennent de la migration en Afrique tropicale.

Première en photo : je n’avais jamais encore photographié de Fauvette des jardins, c’est fait !

La Fauvette à tête noire, mâle, est habituelle dans mes articles mais prise dans le feuillage frais d’un noyer, elle est dans un décor rare.

Le Troglodyte mignon est aussi un oiseau que je rencontre souvent,

tout comme les Mésanges à longue queue

ou comme le Verdier d’Europe. Pourtant je le vois plus souvent à la cime des arbres que dans les roseaux au bord du lac.

Un oiseau dont l’habitat naturel est la roselière, c’est la Rousserolle effarvatte

Et puisque j’étais dans une roselière (Pointe à la Bise, canton de Genève), j’en ai profité pour observer un Héron cendré et une Aigrette garzette en chasse dans le marais.

Enfin, pour clôturer la semaine, quelques orchidées :

2019-05-12

Cette série débute avec quelques exemples de ce que j’aperçois, soit à l’oeil nu, soit dans le viseur de l’appareil photo. Les images sont ici déjà un peu agrandies et traitées pour accentuer la netteté ou les contrastes. C’est seulement dans un deuxième temps que, parfois, je parviens à avoir une meilleure vue de l’animal repéré. Dans l’ordre, il s’agit d’une Chouette hulotte dans un sapin, un Héron pourpré dans les roseaux, un Bihoreau gris dans les branches mortes au bord du marais, un renard dans les fleurs de pissenlits, une Grande aigrette dans la roselière et une tortue de Floride qui se réchauffe sur un perchoir hors de l’eau. Bien entendu, voici maintenant de meilleures prises de ces animaux. Pardonnez un certain désordre des photos dans les blocs, je ne parviens pas à fixer un ordre d’apparition.

Le plus souvent ce sont des chants qui attirent mon attention mais parfois aussi des mouvements. Dans le cas de la Chouette hulotte, j’ai tout d’abord vu un oiseau s’envoler lorsque je suis passé près d’un sapin. Ensuite, ce sont les merles qui ont lancé des cris d’alerte dans tout un secteur du bois. Il me restait alors à m’approcher avec le nez en l’air pour repérer les chouettes … car il y en avait deux. La troisième photo a été prise quelques jours plus tard, dans le même secteur, mais là c’est l’appel de l’oiseau qui m’a prévenu.

Le Héron pourpré est moins répandu que le Héron cendré. Je n’en ai vu que dans la réserve du Creux de Terre à Chavornay (Suisse) ou dans la réserve de l’Etournel au bord du Rhône à coté de Bellegarde-sur-Valserine. Il est un peu plus petit que le Héron cendré, beaucoup plus discret et farouche.

Beaucoup plus difficile à observer que le Héron pourpré, voici le Bihoreau gris. C’est un petit héron de 65 cm de haut, nocturne, ce qui explique qu’il peut rester des heures sans bouger durant la journée. Un observateur que j’ai croisé au bord des étangs du Creux de Terre m’avait indiqué qu’il y avait un bihoreau sur la rive opposée. Il m’a fallu un bon moment d’inspection minutieuse de la rive au travers du téléobjectif pour repérer un bout de patte jaunâtre dans les branches mortes. Ensuite, je suis revenu à plusieurs reprises au même endroit entre 15 et 18 heures mais c’est seulement vers 19h que le bihoreau s’est étiré, puis a fait quelques pas avant de prendre son envol. L’oiseau brunâtre de la première photo est un immature aperçu dans les marais de l’Etournel.

Le renard est tout d’abord passé sur la rive de l’étang, assez loin derrière le dortoir du bihoreau. C’était donc une surprise pour moi d’en retrouver un (le même ?) en contournant un bosquet plus loin dans la zone de réserve du Creux de terre. Il -ou elle- était en compagnie de quatre renardeaux. Même en me plaquant rapidement au sol, j’ai tout de suite été repéré : l’adulte s’est éloigné en terrain ouvert à l’opposé de la haie dans laquelle les renardeaux ont battu en retraite. J’étais tout de même une source de curiosité et deux des jeunes sont ressortis quelques instants pour humer l’air dans ma direction avant de retourner sagement à l’abri de leur haie.

La Grande aigrette est encore une autre espèce similaire aux hérons. C’est un bel oiseau assez gracieux parce que tout blanc mais sa voix est un croassement peu harmonieux. De la même couleur, en plus petit, le bec gris et les pattes jaune-vert fluo, il y a l’Aigrette garzette, ci-dessous.

La tortue de Floride s’est installée dans les marais de l’Etournel, à partir de quelques individus relâchés dans la nature par des gens qui en avaient assez d’avoir cet animal dans un aquarium-terrarium à la maison. Malgré les températures plus froides de nos hivers que ceux de Floride, cette espèce se multiplie sans aucun prédateur naturel…

Maintenant quelques espèces apercues et vues sans difficulté particulière d’approche, si ce n’est la patience d’attendre leur apparition ou la rapidité de visée et de mise au point à leur passage.

Le Busard des roseaux, au Creux de Terre à Chavornay. Avec les ailes gris clair à la pointe noire, c’est un mâle. Avec le corps brun et la tête bicolore, c’est une femelle. C’est un grand oiseau (1m40 d’envergure) qui vole lentement au-dessus des plans d’eau et des roselières à la recherche de proies.

Certains oiseaux ont fini de couver, d’autres couvent , d’autres encore sont actifs à construire ou à entretenir le nid. Successivement, un Milan noir, un Grand cormoran et une Mouette rieuse.

La femelle de Harle bièvre, photographiée il y a dix jours à la cime d’un châtaignier montre où ces canards vont nicher. Dès que les cannetons sont éclos, la femelle les descend au lac, soit sur son dos soit en les poussant dans un ruisseau. Les petis sont immédiatement actifs à la recherche de proies avec la même technique que les adultes : vigoureux coups de palmes pour avancer, avec la tête sous l’eau. Mais si le courant est trop fort, s’il y a un risque quelconque ou s’il y a un peu de fatigue, hop, les petits grimpent à nouveau sur le dos de la mère.

Chez les Grèbes huppés, il y a tous les stades : certains en sont encore à la parade alors que d’autres sont en train de couver sur leur nid flottant.

Le Rougequeue noir est un familier de mes photos. Par contre le Rougequeue à front blanc est moins fréquent. Ces oiseaux au corps orangé sont les mâles, de même que les oiseaux à tête noire sont les mâles du Rougequeue noir. Les femelles sont, comme l’oiseau de gauche de la troisième photo, presque identiques pour les deux espèces.

Les gobemouches sont de retour depuis quelques semaines mais je n’avais pas encore pu en faire des photos décentes. Ici deux mâles de Gobemouche noir.

L’Epervier d’Europe, que je présente régulièrement puisqu’il en passe souvent au-dessus des prairies de Lugrin.

Les Chardonerets sont en ce moment très farouches. il est difficile d’obtenir des photos.

Les Bergeronnettes grises sont très rarement seules, ce sont des oiseaux qui se déplacent au minimum en paires et souvent jusqu’à cinq-six individus.

Les pouillots sont de petis oiseaux à peu près gros comme le moineau. Les pattes claires et la longueur des grandes plumes des ailes, les primaires, indiquent pour les trois premières photos plutôt du Pouillot fitis. La dernière photo serait plutôt un Pouillot véloce, j’ai entendu son chant.

Le Faucon crécerelle est visible presque partout où il y a une prairie ou un champ à la végétation encore basse. Il vole en faisant du sur place pour guetter des petits rongeurs. La deuxième photo est celle d’un mâle, identifiable par les points noirs sur le plumage du dos.

J’ai tenté des photos d’hirondelles en vol, en profitant qu’elles volaient au ralenti à contre-vent au ras de la rivière pour capturer des insectes. Ce sont toutes des Hirondelles rustiques (ce qu’on appelait dans le temps des hirondelles de cheminée).

La preuve que la Buse variable porte bien son nom est ici : deux plumages assez différents sur le corps. L’absence de barre noire terminale sur la queue indiquerait des individus pas encore adultes. je vais en demander confirmation.

J’aime beaucoup la Mouette rieuse dans son plumage nuptial : la tête brun chocolat et le cercle oculaire blanc lui confèrent un aspect d’oiseau de bande dessinée.

Puisqu’on en est aux bandes dessinées, la drague des grenouilles vertes avec les sacs vocaux gonflés tient aussi de la caricature. D’ailleurs l’étang où j’ai pris ces photos résonnait de croassements mais je n’ai vu aucun succès à ces appels bruyants.

Les papillons sont de plus en plus nombreux, comme le Machaon, l’Aurore (à vérifier) ou le Damier.

C’est aussi la grande éclosion des orchidées des prairies. Je ne suis pas encore capable de les distinguer mais je me contente de les admirer en gros ou en détail.

Dès qu’il y a eu quelques gouttes de pluie pour humidifier la terre, les morilles sont sorties… et les ramasseurs aussi. il faut presque se battre pour en trouver deux ou trois.

Et pour terminer, voici un écureuil, probablement malade, à voir son goître …

Suite au prochain numéro !